Maison+Bateau
Partie I
Il faut que je lui trouve un nom.
Jean'sBoat ?Jeanne's House ? John'S Bottle ? Jane's what ?
Pourquoi utiliser un prénom d'abord ?
Cette maquette pourrait se comprendre comme une « bouteille à la mer »,
mais pour cela, il faudrait que je me résigne, me force, me décide, me lance, à la la laisser voguer.
Je suis partagée entre l'envie de liberté, de hasard et l'envie de garder un œil sur cette liberté, lui laisser un cadre. Autrement dit, j'ai peur du vide qu'elle va laisser si je la laisse juste aller.
J'ai attéri ici et tenté de trouver un équilibre au milieux des enjeux du projets Landsmarks. J'ai trouvé un espace où la gravité semble s'adapter à mon cas. En effet, j'avais l'étrange sensation de ne pas vouloir faire racine ici, de ne pas vouloir m'inposer sur le sol. J'ai alors découvert/redécouvert que les rivières, fleuves et autres cours d'eaux sont soumis à des règles complexes, et les parcs nationaux canadiens ne sont pas propriétaires des rivières qui les traversent. Je pourrais naviguer de long en large, sans jamais être à l'intérerieur.
Je ne suis pas DANS le parc lorsque je suis sur mon bateau.
L'eau semble pour moi un équilibre juste entre nomade et sédentaire. Ce que je suis ici.
Mais alors que vais-je faire ?
Entre les cartes, les gps, les application maps, les guides du routard, et toutes les plaques commémoratives et autres informations directionelles, nous quadrillons, limitons, bordons notre environnement. Il nous semble sûrement plus confortable pour le cerveau humain, du moins le mien, de partir à l'aventure seule face à son destin, tout en sachant où nous sommes, et comment revenir, voire comment enregistrer son voyage, spirituel ou physique.
Dois-je le laisser aller au grés des vents et des courants ?
Peut-être reviendra t'il à moi, sur les côtes de la Manche dans quelques mois ?
Ca ce serait une vraie bouteille à la mer.
En suis-je capable ?
Après tout, il nous suffit dorénavant pour voyager, pour marcher, de cartes et autres systèmes de points fixes sur une image pour les relier et voir l'entre-deux. Tout élément du voyage est devenu une bouteille à la mer, lorsqu'on l'ouvre, on finit par esperer comprendre ce qu'elle a traversé.
Qu'arrivera t'il si personne ne le trouve, ou ne veut ou ne peut communiquer avec moi ?
Je crois que si la personne le peut, elle essayera. C'est humain.
Vais-je lui donner une autre chance d'être repêcher ?
Et après quoi ?
Jeanne Dubois
Part I
I have to find a name for it.
Jeanne's House? John'S Bottle? Jane's what?
Why use a first name ?
This model could be understood as a "bottle in the sea"
But for that, I would have to resign myself, force myself, decide myself, launch myself, let it sail.
I am divided between the desire for freedom and chance, and the desire to restrain this freedom and leave it in a framework. In other words, I'm afraid of the void it will leave if I just let the Houseboat go.
I tried to find a balance in the Landsmarks project. I found a space where gravity seems to fit my case. Indeed, I had the strange sensation of not wanting to make root here, not wanting to put myself on the ground. I then discovered / rediscovered that rivers, streams and other rivers are subject to complex rules. Canadian national parks do not own the rivers that run through them. Therefore, I could sail up and down without ever being inside the national park.
I am not in the park when I am on my boat.
Water seems to me a fair balance between nomadic and sedentary. Which is what I am here.
But then what am I going to do?
Between maps, gps, guides, commemorative plaques, and other directional information limits and creates borders in our environment. It seems more comfortable for the human brain, at least to mine, to go on an adventure alone to find our destiny, knowing where we are, and how to come back, even how to record his journey, whether spiritual or physical.
Should I let it go with the winds and currents?
Perhaps it will come back to me, on the Normandy coast in a few months?
It would be a real bottle in the sea.
Am I capable?
After all, it is now enough for us to travel, to walk, maps and other fixed point systems on an image to connect them and see the in-between. Every element of the journey has become a bottle in the sea, when one opens it, one hopes to understand what it has gone through.
What will happen if no one finds it, or does not want or can not communicate with me?
I believe that if the person can, they will try. It's human.
Will I give it another chance to be rescued?
And after what?
Jeanne Dubois